Omega Seamaster Ancienne Vs Nouvelle
Alors que la Seamaster figurait dans le catalogue d’Omega depuis 1948, la plus ancienne montre de la collection actuelle, ce n’est qu’en 1957, quatre ans après le lancement par Rolex de la Submariner, qu’Omega transforma la Seamaster en montre dédiée à la plongée. Depuis cette date, elle est devenue l'un des modèles les plus célèbres au monde, en concurrence avec la Rolex pour conquérir les fonds marins, portée par James Bond pour donner une nouvelle mort cinématographique aux rôles incarnés par Sean Bean. Le voyage aura été très long pour l'Omega Seamaster, et semé d’embûches, mais elle a survécu. Ou presque. Est-ce que ça en valait la peine ?
Omega Seamaster Ancienne Vs Nouvelle
Revenons un peu en arrière avant que la Seamaster ne soit introduite, jusqu'en 1932. L'officier de la marine française Yves Le Prieur, l'inventeur du premier appareil respiratoire sous-marin autonome – le « scuba », a pu regarder l'heure au cours d'une de ses plongées grâce à l’Omega Marine placée sur son poignet. La conception de la Marine était pour ainsi dire une montre dans une montre, utilisant un boîtier secondaire au-dessus de la montre principale pour la protéger des entrées d’eau. Tout cela 21 ans avant même que la Submariner n'existe.
La Professional est le résultat de décennies d'histoire
Seize ans plus tard, une montre portant le nom « Seamaster » émergea chez Omega pour la première fois - mais ce n’était en aucun cas ce à quoi vous pouviez vous attendre. Mince, petite et pas particulièrement robuste, elle s'était éloignée de la montre de l’explorateur en eaux profondes et semblait plus chercher le confort du poignet d'un homme d'affaires. Bien que visuellement peu attrayante, la Seamaster de 1948 possédait une technologie intelligente sous son cadran, notamment le joint en caoutchouc utilisé pour éviter toute humidité. La plupart des montres de l'époque utilisaient du plomb ou de la laque, deux matériaux qui fluctuent avec la température, et incompatibles avec une utilisation sous l'eau. L'inspiration est venue des sous-marins de la Seconde Guerre mondiale et est depuis lors un incontournable dans l'horlogerie.
Omega fut sauvé lorsque la Seamaster fut mise au poignet de M.Bond
Finalement, environ 50 ans après que Rolex ait commercialisé une montre de plongée abordable, Omega lui emboîta le pas. Le Seamaster 300 CK2913, dont le modèle présenté ici est une édition limitée du 60e anniversaire, se vantait curieusement d'une résistance à l'eau de 200 mètres, soit le double de ce que Rolex proposait. En fait, Omega a prétendu qu'elle pouvait résister à 300 mètres - ils n'avaient tout simplement pas l'équipement pour le confirmer.
La 300 a vraiment changé la donne pour Omega. C'était la montre du SBS britannique, elle accompagna le célèbre explorateur sous-marin Jacques Cousteau lors de l'expérience "Precontinent II" de 1963 et elle était le précurseur de la plateforme majeure qu'est la Seamaster 600, également appelé Plongeur Professionnel. La 600 a été largement utilisée par le spécialiste français de la plongée en profondeur COMEX, y compris pour l'expérience "Janus II". Rolex a peut-être finalement gagné la bataille dans le cadre de COMEX avec la Sea-Dweller, mais Omega a tout de même pris une grosse part de ce gâteau.
Cette réédition de la Seamaster célébre le 60ème anniversaire de la CK2913
Les choses allaient pour le mieux pour Omega, mais malheureusement, la crise du quartz a fait tomber la marque de son piédestal et l’a presque complètement rayée de la carte. Le salut est arrivé en 1993, quand le génie du branding Jean-Claude Biver persuada la costumière primée aux Oscars, Lindy Hemming, de placer la toute nouvelle Omega Seamaster Professional au poignet de nul autre que James Bond lui-même. C'était une nouvelle ère pour Omega.
Donc, est-ce que cette Seamaster Professional et les montres qui l'ont suivies peuvent tenir tête a la classique d'Omega de 1957 ? À première vue, elles semblent certes très différentes, mais il existe en fait un certain nombre d'éléments qui viennent puiser dans les précédentes montres Omega. Le bracelet est très similaire à celui de la Seamaster 300 165.024. Les cornes « lyres » torsadées, elles aussi, sont identiques à celles de la 165.024. Le boîtier, avec ses protège-couronnes gonflés imite, vous l'avez deviné, celui de la 165.024. Même les aiguilles en épée, bien qu’étant évidées, s’inspirent de la version 165.024 de 1967, plus récente. Et bien que les repères de cadran rond proviennent de l’éphémère Seamaster 2800.50 de 1991, la Professional disponible auparavant avait néanmoins un cadran noir, a l’image, il est vrai, de la 165.024. La seule chose qui manque sont les chiffres a 12, 3, 6 et 9 heures.
Pour plus d'authenticité l'ancien logo a été utilisé
La vraie différence entre ces modèles se trouve dans la lunette à facettes. Oh, et la soupape d'échappement à hélium. Cette fonctionnalité, qui permet aux gaz comprimés de s'échapper d'une montre pendant la décompression pour éviter que le cristal ne se brise, est un ajout particulièrement amusant ici, sachant qu’Omega a catégoriquement refusé de l’ajouter sur la 600 et a finalement perdu, par cette décision, face à la Sea-Dweller de Rolex. J'aime à croire qu'il y avait un sourire narquois sur le visage du designer quand ils l'ont ajouté.
S’il y a bien quelque chose de différent, c'est le design du CK2913 qui se démarque ici. Mais Omega est réputé pour changer de design de boitiers. Si l'évolution de Rolex pouvait être décrite comme glaciale, celle d'Omega laisserait même Usain Bolt à bout de souffle. À partir des 300 de 1957, Omega a donné à la Seamaster, soyez prêts, plus de dix styles de boîtiers différents. Ces variations incroyables sont probablement l'une des nombreuses raisons pour lesquelles Omega a eu du mal à résister à la crise du quartz. Rétrospectivement, c'est un miracle que la Professionel ai pu maintenir son apparence aussi longtemps.
Il s'avère qu'il n'y a pas de véritable trajectoire claire dans le développement de la Seamaster. Il y a des tentatives plus ou moins couronnées de succès, surtout pendant les périodes difficiles, mais d'une manière ou d'une autre, elle a passé l’épreuve du temps. Bien sûr, nous admirons tous la gloire nostalgique du patrimoine des Seamaster, mais n'oublions pas que la Professional est tout aussi importante pour Omega qu’est la CK2913. Après tout, sans elle, il n’y aurait pas d’Omega aujourd’hui.
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